• Fictions

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    Je passe sous la grande arche qui signe l'entrée du lycée et avance, le pas digne, le dos droit jusqu'au sas d'entrée. Là, quelques élèves rangeaient leurs affaires dans leur casier respectif. Je fit de même, déposa mes cours de l'après-midi - c'est à dire, physique-chimie, anglais et français. Sans un mot, souriant aux adolescents qui se retournaient vers moi à mon passage, je me rendis dans la cour principale. Un faible brouhaha me parviens aux oreilles, mais je n'y fit pas attention. J'observa les alentours. Certains éléves discutaient en groupe, riant ensemble, dans un semblant d'harmonie - chose que je ne connaissait pas -, d'autres révisaient, assis sur le bord de la fontaine ou recopiaient frénétiquement les devoirs de leurs camarades.

    Sans grand intérêt, je continua ma route, monta les escaliers et me rendit à la salle de mon premier cours du matin, Science Economie et Sociale. Les couloirs étaient étroits mais luxueux, en marbre blanc. Par ci de là, des bancs eux aussi blanc étaient installés. Saluant l'agent de ménage qui passait, faisant rouler son chariot emplis de produits ménagés en tout genre que je ne connaissait même pas. Mes parents non plus n'y connaissait rien, c'était Eulalie, la femme de ménage qui faisait tout. Je plaignait la pauvre femme qui devait être débordée de devoir laver, trois fois par semaine notre immense demeure mais ne pouvait rien y faire.

    Je m'assis sur le banc, savourant le silence qui régnait encore dans les couloirs. Comme toujours, j'avais une trentaine de minutes d'avance. J'attrapa  mon sac à main en cuir et je le posa sur mes genoux. Je fit grincer la fermeture éclair et glissa ma main à l'intérieur. J'en ressorti un livre. C'était "La Guerre des Clans" de Erin Hunter. Certes, ce n'était pas le genre de livre qu'une fille de ma classe sociale devait lire mais ces histoires fantastiques à propos de chats sauvages qui vivaient en groupe me permettaient de m'évader. Bien sur, mes parents ne savaient pas que je lisait ce genre de livres : c'était Eulalie qui me l'avait offert en secret. Depuis, j'essayais de l'aider à faire le ménage dès que je me trouvais seule avec elle. Ouvrant  à la hâte le livre à la page où se trouvait le marque-page, je me plongea dans cet univers que j'aimais tant.

    L'alarme de ma montre sonna. D'un geste distrait je l'éteignis. Finissant à la hâte ma page, je ferma le livre et le cacha dans la poche intérieur de mon sac. Juste à temps, les premiers élèves envahissaient déjà les couloirs. Pour rien au monde, je ne voulais qu'ils découvrent mes petits défauts. Pas pour moi même, je ne souhaitais qu'une seule chose, qu'ils m’apprécie pour ma vraie personnalité, non pas qu'ils m'envient pour mon statut social ; mais on n'était jamais trop prudent, mon père pouvait très bien avoir influencé un de mes camarades de classe pour me surveiller.

    Les élèves de la classe 3b se placèrent près de moi, mais aucun de s'assit sur le banc à mes côtés. Je soupira et écouta d'une oreille distraite leurs conversations.

    << Hier, pour mon anniversaire, mes parents mon offert un scooter! >> s'exclamait Roxane, une grande fille brune tandis que ses amis poussaient des cris ravis, lui demandant presque aussitôt s'ils pourraient l'essayer.

    << Ce soir, Valentine viens chez moi pour passer la nuit! racontait Hugo, un mec plutôt banal. Je vous jure qu'hier j'ai passé une heure au téléphone avec son père pour le rassurer! >>

    Ses amis s'esclaffèrent, se moquant gentiment.

    Tant de choses que je ne connaîtrais jamais. soupirai-je intérieurement. J'avais déjà essayer de demander un scooter à mon père, celui ci était partit dans une colère noire, hurlant que ce n'était pas digne d'une fille de mon statut, que c'était dangereux et que ça ne m'attirerait que des ennuis. J'aurais tant aimé pouvoir filer comme le vent le long des routes, libre d'aller où je voulait, faire une entrée plus sobre au lycée... Sans parler d'avoir un petit ami! En primaire, je m'était rapproché d'un garçon prénommé Anthony. C'était un amour de jeunesse, pur et innocent, mais mon père n'avait pas vu les choses de cet oeil là. Il avait même été jusqu'à menacer le pauvre enfant qui terrifié, avait changé d'école.

    La sonnerie retentit. La mâchoire crispée, j'attendis que le bruit infernal passe. Quelques minutes passèrent, les élèves parlaient de plus en plus fort, criant leurs espérances par rapport à l'absence du professeur. Celui-ci ne tarda pas, provoquant des soupirs exaspérés parmi les adolescents. Cela ne me faisait ni chaud ni froid, j'avais finit par accepter la lenteur des jours. M.Lebaut était un homme trapu, d'une cinquantaine d'années. Il était plutôt sympathique mais savait se faire respecter.

    J'entra dans la salle et gagna rapidement ma place, près de la fenêtre. Je sortis mes affaires et les étala sur la table, puis, prenant un stylo - un de ceux qui coûtaient une fortune - je tendis l'oreille attendant le début du cours. Pendant deux heures, M.Lebaut nous parla de l'influence de la bise sur la société, de comment c'était difficile pour les étrangers de comprendre quand et combien de bise faire. Cela m'était égal, je n'avais jamais fais la bise à quiconque, je saluait les invités de mon père par une poignée de main et sans amis, je n'en avait pas l'utilité.  Le professeur m'interrogea plusieurs fois et je répondit habilement. J'avais une bonne mémoire et un esprit vif, ce qui faisait ma réussite scolaire, de toutes manières avec des parents comme les miens, j'étais obligée d'avoir de bonnes notes. Les autres élèves étaient souvent impressionnés par mes notes, souvent aux alentours de 18 ou 19 et me demandaient de l'aide pour leurs devoirs ou leurs devoir maison de mathématiques, leurs dissertes,... J'acceptais volontiers avec le sourire dont la Miho du lycée était dotée.

    La sonnerie sonna à nouveau et chacun se mit à ranger ses affaires, notant ou non les devoirs dictés par le professeur. Après avoir rapportés ceux ci dans mon agenda, je rangea ma trousse et prit mon sac avant de me diriger vers la sortie. Je croisa alors le regard d'un jeune homme posé sur moi. Depuis un moment, j'avais remarqué ses petits coups d'oeil discrets - ou presque - à tout moment de la journée. Je le soupçonnais d'espionner pour le compte de mon père - mais peut être j'étais un peu paranoïaque. Après tout, cet homme, ses cheveux noirs en bataille, ses yeux verts étincelants, éveillais une curieuse sensation en moi.

    Je passa devant lui, la tête haute, sans pouvoir me détacher de son regard.


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